Botallackite

La botallackite est une espèce minérale du groupe des halogénures et du sous-groupe des oxy-halogénures, de formule Cu 2 Cl 3, pouvant contenir du zinc.


Catégories :

Halogénure (minéral) - Minéral - Cuivre (minéral) - Polymorphisme

Botallackite
Catégorie IV : halogénures
Botallackite-177503.jpg

Botallackite, Angleterre, 10, 5 × 7, 0 × 3, 8 cm.
Général
Catégorie Minéral
Formule brute Cu2Cl (OH) 3
Identification
Masse formulaire 213, 57 g/mol
Couleur Vert pâle, vert, vert bleuâtre pâle, bleu vert
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique ; P21/m
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Clivage Parfait à {100}
Habitus En croûte, columnaire, pulvérulent, en enduits, prismatique, tabulaire, aplati
Échelle de Mohs 1-3
Éclat Vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1, 775, b=1, 800, g=1, 846
Biréfringence Biaxial (+) = 0, 0710
Dispersion 2vz ∼ Modéré à large
Polychroïsme Faible : bleu-vert
Trait Vert pâle
Transparence Transparent à translucide
Autres propriétés
Densité 3, 60
Caractères différentifs
Radioactivité Aucune
Principales variétés

La botallackite est une espèce minérale du groupe des halogénures et du sous-groupe des oxy-halogénures, de formule Cu2Cl (OH) 3, pouvant contenir du zinc.

Inventeur et étymologie

La botallackite a été décrite en 1865 par A. H. Church ; son nom lui vient de sa localité-type : la mine Botallack, dans les Cornouailles, en Angleterre.

Topotype

Cristallographie et propriétés physiques

Structure cristalline de la botallackite Cu2Cl (OH) 3, projetée sur le plan (a, c). En rouge : atomes de cuivre, en vert : chlore, en bleu : oxygène, en gris : hydrogène. Le parallélépipède noir représente la maille conventionnelle.

La botallackite cristallise dans le groupe d'espace monoclinique P21/m (Z = 2) [2].

Les ions Cl ont une coordination trigonale antiprismatique (3+3) de cuivre et d'hydrogène.

Les ions Cu2+ sont localisés sur deux sites non-équivalents, Cu1 et Cu2. Cu1 est en coordination octaédrique déformée (5+1) de groupes hydroxyles (OH) et de chlore, Cu2 est en coordination octaédrique déformée (4+2) d'OH et Cl. Les groupes octaédriques de cuivre sont reliés entre eux par leurs arêtes.

La distribution des longueurs de liaison dans les octaèdres Cu1Cl (OH) 5 et Cu2Cl2 (OH) 4, quatre liaisons Cu-O courtes entre 1, 92 Å et 2, 00 Å et deux liaisons Cu-O et Cu-Cl plus longues entre 2, 37 Å et 2, 79 Å, est typique de l'effet Jahn-Teller rencontré dans les composés de Cu (II) et permet une description alternative de la structure en termes de groupes plans carrés Cu (OH) 4.

Dans cette description, les groupes Cu1 (OH) 4 sont reliés par leurs arêtes et forment des chaînes planes le long de la direction b, avec un angle de liaison Cu-O-Cu de 100, 4°. Les groupes Cu2 (OH) 4 sont reliés par un sommet et forment des chaînes en zig-zag, aussi le long de la direction b, avec un angle de liaison Cu-O-Cu de 105, 6°. Les chaînes Cu1 (OH) 2 et Cu2 (OH) 3, parallèles, sont reliées par deux sommets d'une arête d'un groupe Cu1 (OH) 4, formant des triangles isocèles de Cu2+.

La connaissance exacte de la configuration géométrique des porteurs de moment magnétique (ici, les ions Cu2+, de spin 1/2) dans un matériau est principale pour comprendre ses propriétés magnétiques. Dans les oxydes de Cu (II), les interactions magnétiques entre spins ont généralement lieu par superéchange via les atomes d'oxygène, dans la mesure où il y a recouvrement des orbitales atomiques du cuivre et de l'oxygène. Les angles de liaison Cu-O-Cu jouent un rôle important dans la nature des interactions magnétiques[3]. Comme les angles de liaison dans la botallackite sont supérieurs à 90°, les interactions le long des deux types de chaînes sont antifféromagnétiques. Cependant, la configuration de spins triangulaire entre les chaînes peut, selon la force des différentes interactions, entraîner une frustration magnétique, empêchant un ordre à longue distance des spins. Des mesures en température de la susceptibilité magnétique ont montré qu'en dessous de TN = 7, 2 K, la botallackite présente un dispositif antiferromagnétique ordonné[4].

Cristallochimie

Groupe de la clinoatacamite

Variétés de botallackite

Confusion

La botallackite peut contenir du zinc et alors se confondre avec la kapellasite, cependant, son ratio Zn/Cu n'atteint jamais celui de la kapellasite.

Gîtologie

La botallackite se trouve dans les gisements cuprifères, dans les zones d'évaporation de l'eau de mer ou à forte concentration en chlore, c'est aussi un produit d'altération des sulfures des dépôts sous-marins des fumeurs noirs.

Minéraux associés

Habitus

Angleterre, 6, 3 × 3, 4 × 3, 1 cm

La botallackite se trouve le plus fréquemment sous forme de cristaux tabulaires ou aplatis entrelacés atteignant rarement plusieurs millimètres.

Gisements remarquables

Herzog Julius smelter (slag locality), Astfeld, Goslar, Monts Harz, Basse-Saxe
Wheal Cock, Botallack Mine, Botallack, Botallack - Pendeen Area, St Just District, Cornouailles[1]
Gratlspitz Mt., Brixlegg - Rattenberg, Brixlegg - Schwaz area, Vallée de Inn, Tyrol du Nord, Tyrol[5]
Dorsale médio-atlantique, Trans-Atlantic Geotraverse (TAG) hydrothermal field, Trans-Atlantic Geotraverse (TAG) hydrothermal field[6]
Sandyhills Bay (Southwick Cliffs), Dalbeattie, Dumfries & Galloway (Kirkcudbrightshire) [6]
Southwest Mine, Bisbee, Warren District, Monts Mule, comté de Cochise, Arizona[7]
Eagle Picher mine, Creta, Comté de Jackson, Oklahoma[8]
Mine du Cap Garonne, Le Pradet, Var, Provence-Alpes-Côte d'Azur[9]
La Fonderie (lieu-dit), Poullaouen, Finistère, Bretagne[10]

Notes et références

  1. (en) A. H. Church, «Notes on a Cornish mineral of the atacamite group», dans J. Chem. Soc. , vol.  18, 1865, p.  212-214 lien DOI ] 
  2. ICSD No. 70 101 ; (en) F. C. Hawthorne, «Refinement of the crystal structure of botallackite», dans Mineralogical Magazine , vol.  49, 1985, p.  87-89 texte intégral ] 
  3. (en) Y. Mizuno, T. Tohyama, S. Mækawa, T. Osafune, N. Motoyama, H. Eisaki et S. Uchida, «Electronic states and magnetic properties of edge-sharing Cu-O chains», dans Phys. Rev. B, vol.  57, no 9, 1998, p.  5326–5335 lien DOI ] 
  4. (en) X. G. Zheng, Takashi Mori, Kusuo Nishiyama, Wataru Higemoto, Hiroshi Yamada, Keiko Nishikubo et C. N. Xu, «Antiferromagnetic transitions in polymorphous minerals of the natural cuprates atacamite and botallackite Cu2Cl (OH) ?3», dans Phys. Rev. B, vol.  71, no 17, 2005, p.  174404 lien DOI ] 
  5. (de) G. Schnorrer et R. Pœverlein, Schwaz-Brixlegger Fundstellen. 6. Die Minerale des Gratlspitz bei Brixlegg in Tirol. Aufschluss 59, 2008, p. 7-28
  6. (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Halides, Hydroxides, Oxides, vol.  III, Mineral Data Publishing, 1997 [lire en ligne], p.  73 
  7. (en) Richard W. Græme, «Bisbee (Arizona) Revisited : An Update on the Mineralogy of This Famous Locality», dans Mineralogical Record , vol.  24, no 6, 1993, p.  421-436 
  8. Rocks & Min, vol. 72, 1997
  9. Liste alphabétique des minéraux de la mine de Cap Garonne sur Musée de la Mine de Cap Garonne. Consulté le 30 août 2010
  10. P. Le Roch collection

Bibliographie

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"Botallackite, Angleterre, 10,5"

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