Marcassite
La marcassite est un minéral composé de sulfure de fer, particulièrement courant dans la nature. C'est le polymorphe orthorhombique de la pyrite.
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Catégorie II : sulfures et sulfosels |
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Catégorie | Minéral | ||
Formule brute | FeS2 | ||
Numéro CAS | |||
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Masse formulaire | 119, 98 g/mol | ||
Couleur | jaune de bronze pâle | ||
Classe cristalline et groupe d'espace | Dipyramidal - Pnnm | ||
Système cristallin | orthorhombique | ||
Clivage | médiocre à {010} | ||
Habitus | masses microcristallines | ||
Fracture | irrégulière | ||
Échelle de Mohs | 6 - 6, 5 | ||
Éclat | métallique | ||
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Dispersion | 2vz ∼ ° | ||
Polychroïsme | blanc crémeux {100}, jaune pâle {010}, blanc rosé {001} | ||
Trait | gris, marron foncé | ||
Transparence | opaque | ||
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Densité | 4, 8 - 4, 9 | ||
Fusibilité | Assez facilement | ||
Solubilité | Complexe dans l'acide nitrique | ||
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Magnétisme | magnétique après chauffage | ||
Radioactivité | aucune | ||
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La marcassite est un minéral composé de sulfure de fer, particulièrement courant dans la nature. C'est le polymorphe orthorhombique de la pyrite. Extérieurement un peu plus claire que la pyrite, sa cassure fraîche est blanc d'étain, ce qui lui vaut le surnom de pyrite blanche.
Inventeur et étymologie
Elle a été distinguée de la pyrite, avec laquelle on la confondait, en 1814 grâce aux recherches du minéralogiste français René Just Haüy. Elle fut décrite ensuite par Wilhelm Karl Ritter von Haidinger en 1845. Son nom dérive de l'ancien arabe "marqachita”, devenu marchasita en latin médiéval qui désignait la pyrite et les minéraux identiques.
Cristallographie
- Elle cristallise dans le groupe d'espace Pnnm. Le groupe S2 forme un empilement parfaitement hexagonal dans la marcassite, cubique dans la pyrite. La disposition du fer dans les octaèdres constitués par le soufre, mais aussi la déformation de ces octaèdres, diminué la symétrie à orthorhombique. La structure de la marcassite est reliée à celle de la pyrrhotite comme la structure de la pyrite est reliée à celle de la galène.
- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 4.445, b = 5.425, c = 3.388, Z = 2; V = 81.70 Den (Calc) = 4.88
Cristallochimie
Le groupe de la marcassite
Le groupe de la marcassite est constituéde minéraux du dispositif cristallin orthorhombique, dont la formule générique est AX2, où A est un métal tel que le Fer, le Cobalt, le Nickel, l'Osmium, l'Iridium et ou le Ruthénium ; X pouvant être le soufre, l'arsenic, le sélénium et ou le tellure. Ce groupe comprend
- Anduoite Arséniure de Ruthenium et Osmium
- Ferroselite Séléniure de fer
- Frohbergite Tellurure de fer
- Hastite Séléniure de cobalt
- Iridarsenite Arséniure d'Iridium et de Ruthenium
- Kullerudite Séléniure de nickel
- Marcassite Sulfure de fer
- Mattagamite Tellurure de cobalt
- Omeiite Arséniure de Osmium et Ruthenium
- Löllingite Arséniure de fer ; (elle forme un sous groupe).
Gîtologie
La marcassite donne normalement des masses micro-cristallines. Elle se forme dans la zone de réduction, à partir de solutions acides contenant des ions fer et sulfure. On la trouve dans les roches carbonatées, carbonées mais également les roches métamorphiques d'origine sédimentaire, fréquemment associée à la pyrite.
La marcassite peut se former aussi par dépôt hydrothermal de basse température. Elle est un minéral commun bien que nettement moins que la pyrite, mais elle n'a aucune importance économique.
Histoire
La marcassite est connue dès le Paléolithique supérieur, ainsi qu'au Mésolithique et au Néolithique, où elle servait, comme la pyrite, à produire du feu par percussion. En effet, la faible énergie d'activation due au choc d'une pierre dure sur la marcassite suffit à déclencher la réaction d'oxydation exothermique (combustion) des particules de soufre et de fer arrachées. Ces particules incandescentes (étincelle chaude) sont immédiatement réceptionnées sur une matière végétale particulièrement fine et aérée, de type amadou, pour former une braise.
Gisements
On trouve de nombreux gisements de marcassite dans les terrains calcaires du Crétacé supérieur : craies de Folkestone et de Douvres dans le sud de l'Angleterre, craies de Normandie, de Champagne et de Picardie, argiles de décomposition des carbonates des environs de Paris, dans la région de Freiberg en Allemagne. On en trouve aussi dans le lignite des environs de Sokolov au pied des monts Métallifères (Pologne et République tchèque).
en Belgique
en France
- Carrière de la Lande, Plumelin, Morbihan [2]
- Cap Blanc-Nez (Escalles), Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais [3]
- Mine de Marsanges, Marsanges, Langeac, Haute-Loire [4]
- Varaignes, dans le Nord de la Dordogne.
en République tchèque
- Lomnice, Sokolov, Région de Karlovy Vary, Bohème. [5]
Conservation
La marcassite est particulièrement sensible à une trop forte hygrométrie. En environnement trop humide, elle se décompose en formant de petits cristaux d'un sulfate de fer hydraté, la mélantérite, de formule FeSO4 7H2O, et de l'acide sulfurique H2SO4. Elle peut aussi s'oxyder en produisant des oxydes de fer tels que limonite et hématite et toujours de l'acide sulfurique. Les collectionneurs sont familiers de ces phénomènes d'oxydation : il est habituel de retrouver à l'ancien emplacement d'un échantillon de marcassite un petit amas grisâtre d'oxydes de fer pulvérulents sur une tache jaunâtre d'acide sulfurique. Une parade à cette décomposition consiste à laquer ou vernir l'échantillon.
Synonymie
Le nom international, qu'il faudrait retenir, est Marcasite[6], le terme marcassite étant le terme francophone.
- alasanite,
- alazanite,
- binarite,
- binarkies,
- capillose (terme commun avec la millérite)
- hépatopyrite [7]
- hydropyrite (Georgius Agricola),
- poliopyrites,
- pyrite blanche, fer sulfuré blanc (François Sulpice Beudant, 1830).
- pyrite crêtée, appellation ancienne
- pyrite rhomboïdale, appellation ancienne
- pyrite lamelleuse, appellation ancienne
- sperkise, sert à désigner une marcassite présentant, sur {101}, des macles en fer de lance (dites macles de la sperkise). Sperkise dérive de l'allemand Speerkies (Speer signifiant lance et Kies gravier ou caillou). Cette macle est particulièrement courante dans les marcassites d'origine crayeuse, en particulier celles du cap Blanc-Nez (Haut-Boulonnais, crétacé).
Galerie
Marcassite de Olkusz (Sud de la Pologne) |
Marcasite du lignite - Sokolov, Tchéquie |
Marcassite du lignite (Sokolov, Tchéquie), présentant une association cyclique de cristaux, typique de l'espèce minérale. |
Marcassite montrant différentes tailles de cristaux. La couleur blanchâtre correspond à une altération en mélantérite (sulfatation) et la couleur rouille à une altération en oxydes de fer (hématite et limonite). Sokolov, Tchéquie. |
Marcassite du cap Blanc-Nez sur gangue de craie cénomanienne, macles de la sperkise (en fer de lance). |
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Notes et références
- Les mineraux de Belgique and Geonieuws nr. 2-1983.
- Le Roc'h P., Bocianowski M. (2001). La carrière de la Lande, Plumelin (Morbihan). Le Cahier des Micromonteurs : 7-10.
- Minerralogical Record (1976) 7 :179-181
- P. G. Pélisson : "Etude Minéralogique et Métallogénique du District Filonien Polytype de Paulhaguet (Haute-Loire, Massif Central Français) ", Doctorate Thesis, Orléans, France, 1989
- Beran, P., Rojík, P. : Mineralogie a geologie lomu Lomnice v sokolovské hnědouhelné pánvi. Bulletin mineralogicko-petrografického oddělení Národního muzea v Praze, 1997, roč. 4-5, s. 77-83.
- «Index alphabétique de nomenclature minéralogique» BRGM
- Précis de minéralogie Par Albert Auguste Cochon de Lapparent P. 380 1965
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