Actinote
L'actinote est une espèce minérale silicate ferro-magnésien du groupe des amphiboles calciques. Dans la série isomorphique qui va de la trémolite magnésifère C a 2 M g 5 S i 8 O 2 2 2, à la rare ferroactinolite C a 2 F e S i 8 O 2 2 2, l'actinolite...
Catégories :
Inosilicate - Silicate (minéral) - Minéral - Calcium (minéral) - Magnésium (minéral) - Fer (minéral)
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Catégorie IX : silicates |
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Catégorie | Minéral | ||
Formule brute | Ca2 (Mg, Fe) 5Si8O22 (OH) 2 | ||
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Couleur | gris verdâtre, vert noirâtre, noir, vert grisâtre, blanc | ||
Classe cristalline et groupe d'espace | prismatique C2/m | ||
Système cristallin | monoclinique | ||
Réseau de Bravais | Centré C | ||
Clivage | {110} facile, parfait {100} | ||
Habitus | Lamellaire; prismatique; aciculaire | ||
Fracture | irrégulière à conchoïdale | ||
Échelle de Mohs | 5.5 - 6 | ||
Éclat | vitreux à soyeux | ||
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Indice de réfraction | α=1, 613-1, 628 β=1, 627-1, 644 γ=1, 638-1, 655 | ||
Biréfringence | Δ=0, 025-0, 027 ; biaxe négatif | ||
Dispersion | 2vz ∼ 2vz. | ||
Transparence | Transparent, translucide à opaque | ||
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Densité | 2.9-3.3 | ||
Solubilité | lentement soluble dans l'HCl, fond difficilement en donnant un verre gris-vert. | ||
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Magnétisme | aucun | ||
Radioactivité | aucune | ||
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L'actinote est une espèce minérale silicate ferro-magnésien du groupe des amphiboles calciques. Dans la série isomorphique qui va de la trémolite magnésifère Ca2Mg5Si8O22 (OH) 2, à la rare ferroactinolite Ca2FeSi8O22 (OH) 2, l'actinolite représente le terme intermédiaire avec comme formule Ca2 (Mg, Fe) 5Si8O22 (OH) 2 avec des traces : Mn;Al;Na;K;Ti.
Inventeur et etymologie
La description a été faite par le minéralogiste Kirwan en 1794 sous le nom d'actynolite. Son nom vient du grec aktis, qui veut dire rayon et lithos = pierre en allusion à l'habitus fibreux et radié de ses cristaux[1]. Le terme actinote, sur la même étymologie, est de René Just Haüy[2].
Propriétés physiques
Le pourcentage de fer contenu dans les actinolites leurs confère une couleur verte, avec un éclat vitreux. Par conséquent, sa couleur est le plus fréquemment vert bouteille avec des nuances allant du vert clair (faible quantité de fer) au vert foncé (fort pourcentage). Elle présente une dureté moyenne de 5, 5 à 6 sur l'échelle de Mohs, et ne peut être rayée que par la lame d'un canif. Son poids, plutôt lourd, dépend aussi du pourcentage de fer. L'actinolite présente un clivage parfait selon le prisme vertical, avec deux angles de 120 ° et deux de 60 °. Cette caractéristique permet ainsi de la distinguer des pyroxènes, qui clivent eux aussi selon le prisme vertical mais avec des angles de 90 ° chacun.
- Groupe spatial = C2/m
- Parametres de la maille conventionnelle = a = 9, 891 Å, b = 18, 2 Å, c = 5, 31 Å β = 104, 64 °
- Ratio = a :b :c = 0.543 : 1 : 0.292
- Volume cellulaire = V 924.85 ų
- Z = 2
Cristallochimie
L'actinote est une amphibole, par conséquent un inosilicate à chaîne double. Les tétraèdres de silicium (SI04), alternativement unis par deux de leurs trois sommets forment des réceptacles hexagonaux, pouvant contenir des groupes hydroxyles (OH) et d'ions fluors. Les doubles chaînes, quant à elles, sont reliées par les éléments de calcium, de magnésium ou de fer. Ces deux derniers éléments se substituent idéalement à cause de leur diamètre assez proche et de leur même degré d'oxydation. La substitution du magnésium et du fer donnera par conséquent des variétés d'actinote. Une solution dépourvue de fer formera l'élément trémolite, Ca2Mg5Si8O22 (OH) 2, tandis qu'une sans magnésium donnera de la ferroactinolite, Ca2Fe5Si8O22 (OH) 2.
Comme la majeur partie des amphiboles, l'actinote cristallise dans le dispositif monoclinique en cristaux prismatiques allongés, pouvant atteindre 15 cm d'agrégats aciculaires, radiés, columnaires, en masses grenues, lamellaires, capilaires, microcristallins compacts et fibreux (asbeste).
Gîtologie
L'actinote est un produit de métamorphisme régional faible et moyen degrés mais aussi le métamorphisme de contact de roches basiques, dans les calcaires et les dolomies. Elle peut aussi provenir de roches volcaniques par transformation de l'augite ou de l'olivine, sous des conditions de haute pression et de faible température. L'actinote est aussi présente dans les roches intrusives fémiques, comme les gabbros, mais comme minéral secondaire, dérivé de l'altération de pyroxènes préexistants. C'est le cas de la smaragdite, dérivée de l'altération de l'augite (diallage).
mineraux associés
L'actinote est commune dans les schistes verts et contribue, en association avec la chlorite, à leur couleur verte. On les trouve aussi comme inclusion dans les cristaux de quartz, ou dans les fentes alpines, associée à l'albite et l'épidote.
Synonymie
- actinolite : nom retenu par l'IMA pour l'actonite qui reste l'expression française.
- actinolithe [3]
- actynolite (Kirwan)
- rayonnante (Saussure) [4]
- stralite commun (Napione) contraction du terme allemand Strahlstein[5]
- zillerthite (le) (Delamétherie 1797) Décrit par Jean-Claude Delamétherie qui l'a appelé selon le topotype supposé le Zillerthal[6].
Galerie
Variété
- byssolite (Saussure), variété à fibres capillaires. Son nom veut dire «barbe de pierre», liée à la ressemblance à des touffes d'herbes dressées. Ces fibres microscopiques les classifient dans la catégorie abestes, variété d'amiante [7].
- néphrite, variété compacte à structure fibreuse. Il s'agit de l'un des deux minéraux nommé jade. L'autre, étant la jadéite.
- smaragdite, variété dont la couleur verte intense est liée à la présence de chrome. Trouvée en Autriche en Italie et en Chine mais également en France à La Roche, Côtes-d'Armor [8] ainsi qu'à Piedipartino, Piedicroce, Corte, Haute-Corse.
Gisements remarquables
- Australie
- Moonta and Wallaroo
- Autriche
- Schiedergraben, Vallée de Felben, Hohe Tauern, Salzburg (Byssolite) [9]
- Brésil
- Bahia
- Canada
- Mont Saint Hilaire, Quebec
- États-Unis
- Chester, Windsor Co., Vermont; the French Creek Mine, Chester Co., Pennsylvania; Sanford, York Co., Maine; Hopland, Mendocino Co., California; and Pleasanton, Alameda Co., California)
- France
- Vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées, Midi Pyrénées [10]
- Arignac, Tarascon-sur-Ariège, Ariège, Midi-Pyrénées [11]
- Italie
- (Piémont, Lombardie, Haut-Adige, Ligurie)
- Norvège
- Arendal
- Portugal
- Carrière de Montijos, Monte Redondo, Leiria, District de Leiria
- Suisse
- Partie centrale du massif du St Gotthard, Leventina, Tessin
Utilisations
- Fabrication d'armes et d'ustensiles durant la préhistoire.
- La variété fibreuse de l'actinolite a permis de l'utiliser dans l'industrie de l'amiante. Quoique les fibres de serpentines soient surtout utilisées dans ce cas, l'actinolite en est un bon contributeur. L'amiante étant nocive, l'actinolite n'est plus utilisée comme isolation, mais toujours dans la constitution de matériels résistant au feu, mais aussi dans les garnitures et patins de freins.
- La néphrite était jadis reconnue comme un remède infaillible contre les maladies rénales, le nom néphrite vient en effet de «nephrôs» qui veut dire rein en grec. On lui donne ce nom aussi à cause des veines qui quelquefois la parcourent.
- La néphrite est fréquemment utilisée en joaillerie comme remplacement de la jadéite, bien plus précieuse. Qui plus est , la Nephrite surtout utilisée en Chine pour de l'ornement et des pièces religieuses, présente une variation de couleur bien plus importante que la jadéite, plus proche du crème que du vert.
Notes et Références
- MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
- Traité de minéralogie. (Conseil des mines). Par René Just Haüy 1801 p. 76
- Traité de minéralogie, Volume 4 Par Armand Dufrénoy p. 385 1859
- Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle : Par Jacques Eustache de Sève p. 107 1819
- Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle p. 208 1819
- Théorie de la terre, Volume 2 Par Jean-Claude de La Métherie P. 357 1797
- Manuel de minéralogie Par Alfred Des Cloizeaux p. 80 1862
- Germain C., Wimel J. L. (1992), Les minéraux des amphibolites de la carrière de La Roche, commune de Calanhel (Côtes d'Armor), Le Cahier des Micromonteurs (1992), (4), 23-29.
- A. Strasser : Die Minerale Salzburgs (1989)
- DE ASCENCAO GUEDES R., CASTERET A. & GOUJOU JC. (2002) Aperçu minéralogique de la vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées, Le Règne minéral, 47, 5-21.
- D. DESCOUENS (1984) : Les Mines de gypse d'Arnave et Arignac. Monde et Minéraux, 62, 16-17.
- American Mineralogist, volume 063, pp. 1023-1052 (1978)
- American Mineralogist, Volume 66, pages 1107-1134, 1981
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