Dorure

Depuis l'Antiquité, et surtout en Égypte antique, il a été d'usage de rehausser les objets d'art, de culte, ou précieux, en les recouvrant d'or.


Catégories :

Artisanat - Or - Élément natif - Minéral

Définitions :

Depuis l'Antiquité, et surtout en Égypte antique, il a été d'usage de rehausser les objets d'art, de culte, ou précieux, en les recouvrant d'or. Ce métal, l'unique à l'époque à avoir la particularité de ne pas s'oxyder, était symbole d'immortalité, et par conséquent du divin.

On trouve ainsi des statuettes de bois, des objets en métal, en pierre, dont la surface totale ou partielle a fait l'objet d'un recouvrement, avec une feuille d'or particulièrement mince, pour ne pas boucher les détails du support.

Cette pratique a évolué au cours des siècles, et on dore toujours actuellement énormément d'objets. Au fil du temps, on a vu apparaître deux autres procédés de dorure.

Dorure à la feuille

La dorure à la feuille, la plus ancienne, est toujours pratiquée, surtout pour des supports en bas-relief supportant mal d'autres procédés, comme le bois (encadrements de miroirs ou tableaux), le fer forgé, les plaques commémoratives, etc. Mais également des toitures (Dôme des Invalides), des sculptures et autres décors (Opéra Garnier) à Paris.

L'or étant un métal particulièrement ductile, il est envisageable par martelage d'obtenir des feuilles particulièrement minces (quelques micromètres) et plastiques sans casser le fil du métal. Une feuille d'or est mise à plat sur un support puis attrapée avec un pinceau large nommé «palette», sur lequel elle s'accroche à cause de l'électricité statique. La feuille d'or est alors déposée sur la surface à dorer, quelquefois préparée avec blanc d'œuf pour assurer l'adhésion. Un lustrage assure l'aspect final. Dans la dorure à la française, le polissage est réalisé avec une pierre d'agate ayant la forme d'une dent de loup qui servait au XVIIIe siècle pour cette opération.

Les techniques de dorure ont évolué au cours des siècles suivant les périodes.

Ce procédé utilisé sur du bois sculpté nécessite une vingtaine d'opérations successives et permet d'obtenir une finesse et un détail mis en valeur par le brunissage.

La dorure à l'eau sur les parties brunies, et la dorure à l'huile sur les parties mates. L'association des deux techniques offre une meilleure mise en volume des profils sur lesquels les ornements sont moulés.

Dorure au mercure

Ce procédé consiste à appliquer sur le support idéalement décapé aux acides un amalgame liquide, l'or ayant la particularité de se dissoudre dans le mercure. On chauffe ensuite l'objet, ce qui a pour effet de sublimer le mercure qui s'évapore, laissant l'or seul au fond des moindres détails du support.

Ce procédé donne une dorure particulièrement solide et durable, mais ne peut s'appliquer qu'à des objets de petite taille pour des raisons de manipulation, et supportant l'épreuve du feu. Il s'agit le plus fréquemment de bronzes d'art ou d'ameublement, ou d'autres métaux.

La dorure appliquée, on termine la surface par un brunissage, qui consiste à écraser la couche d'or dans les pores du support, avec un outil nommé brunissoir constitué d'une pierre dure emmanchée : hématite, agate.

Une finition peut être réalisée grâce à diverses recettes pour modifier le ton de la dorure.

C'est un procédé qui donne une dorure de grande qualité, durable, qui a été appliqué à la majorité des sculptures en bronze doré depuis la Renaissance. Il est actuellement quasi-abandonné, car sa mise en œuvre dégage des vapeurs de mercure particulièrement toxiques et dommageables pour l'artisan et l'environnement.

Ce procédé est aussi nommé or moulu[1], ou ormolu en anglais.

Dorure galvanique

C'est le procédé technologiquement le plus récent. Il utilise la découverte de Galvani, qui consiste à plonger deux électrodes métalliques dans un bain de sel, formant une pile électrique. Mais si on fait passer du courant, on provoque le déplacement de molécules métalliques d'une électrode vers l'autre, de l'anode vers la cathode. Ce procédé se nomme galvanisation.

L'objet, préalablement rendu conducteur avec plombagine (poussière de plomb) s'il ne l'était pas, est immergé dans un bain conducteur, et sert de cathode. L'anode est constituée d'inox ou de platine.

Ce procédé a été maîtrisé au XIXe siècle par l'orfèvre Christofle, dont la réputation est due à la dorure de l'immense statue, fort connue, qui couronne Notre-Dame de la Garde à Marseille, réalisée sous Napoléon III.

Ce procédé est aujourd'hui le plus commun, à l'échelle industrielle, surtout en électronique. Il permet une dorure régulière, dont on maîtrise l'épaisseur. En ce qui concerne les bronzes d'art, il présente l'inconvénient de se ternir légèrement, et d'avoir un éclat métallique légèrement froid, pas forcément heureux, le plus fréquemment mat.

Dorure sur bois

Il existe deux techniques principales de dorure : la dorure à l'eau et la dorure à la mixtion. On peut appliquer des feuilles d'or, d'argent, de cuivre, de palladium, etc. La dorure à l'eau ou à la détrempe est le procédé habituellement utilisé sur le bois.

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

  1. [1] Bronzes dorés : or moulu et feuille d'or


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"La dorure à la feuille d'or"

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